
Les mesures préventives disponibles pour réduire la transmission mère-enfant du HIV
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La première mesure est la proposition systématique depuis 1993 du dépistage en prénuptial et lors de la déclaration de grossesse. De nombreuses femmes (en particulier étrangères) découvrent leur séropositivité HIV à cette occasion.
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La prise d'un traitement anti-rétroviral efficace pendant la grossesse en particulier en fin de grossesse est indispensable. L'objectif de ce traitement est d'obtenir une charge virale indétectable (< 50 copies d'ARN /mL). Le suivi du taux de lymphocytes T CD4+ et de la charge virale HIV est mensuel. La prévention de la TME justifie à elle seule le traitement. En effet, les femmes dont l'état immunovirologique ne justifie pas un traitement, sont mises sous traitement durant tout ou partie de la grossesse. Le traitement est arrêté par la suite. Le traitement est une trithérapie comportant si possible de l'AZT. A lui seul le traitement est très efficace :
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AZT seul TME de 6% (1% avec la césarienne programmée)
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AZT + 3TC TME de 1,6%
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Trithérapie incluant une anti-protéase TME de 1%
Le choix du traitement prendra bien sur en compte la toxicité et les effets indésirables des molécules, mais aussi leur tératogénicité connue ou suspectée à partir d'étude chez l'animal et la résistance du virus (génotypage de résistance systématique). De manière générale, les produits nouveaux sont à éviter. Les anti-protéases passent mal ou pas du tout la barrière placentaire. Lors du travail, la femme reçoit une perfusion d'AZT.
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Le contrôle des facteurs obstétricaux tout au long de la grossesse est indispensable (suivi rapproché, traitement des IST, ...). L'effet protecteur de la césarienne programmée est évident en cas de charge virale non contrôlée par le traitement. En cas de charge indétectable, son bénéfice est discuté du fait de complications possibles non négligeables. En cas d'accouchement par voie basse, une décontamination des voies génitales est effectuée. Les amniocentèses et autres gestes (cerclages, ...) sont déconseillés du fait du risque de contamination iatrogène !
Les interruptions médicales de grossesse (IMG), sauf cas particulier, ne sont plus proposées pour cause d'infection à HIV. L'interruption volontaire de grossesse (IMG) avant la 14ème semaine reste bien sur accessible comme pour toutes les femmes.
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décontamination du nouveau-né avec une solution antiseptique et prescription d'AZT en monothérapie à l'enfant pendant classiquement 4 semaines (durée arbitraire et discutable). L'allaitement est contre-indiqué dans les pays développés (pas toujours dans les pays en développement).