Disulfirame (ESPERAL ®)

Structure chimique du Disulfirame

Le disulfirame est un traitement aversif (antabuse), entraînant une réaction physiologique violente lors de la consommation d'alcool, dissuasive chez les sujets alcoolo-dépendants. Le disulfirame inhibe l'acétaldéhyde-déshydrogénase, et entraîne une élévation de la concentration en acétaldéhyde, métabolite de l'alcool éthylique responsable de manifestations déplaisantes : bouffées congestives du visage, nausées et vomissements, sensation de malaise, tachycardie, hypotension.

Schéma représentant l'action du Disulfirame

L'efficacité du Disulfirame a fait l'objet de seulement quelques études anciennes et à la méthodologie limitée. Il en ressort principalement que lorsque la prise du Disulfirame est supervisée, il a un effet sur l'abstinence à court terme, le nombre de jours avant rechute et le nombre de jours d'alcoolisation .

C'est un traitement de seconde intention, pour des patients en grande difficulté avec l'alcool et restant en échec avec une prise en charge de première intention impliquant l'Acamprosate ou la Naltrexone.

Posologie :

Le traitement sera débuté à la posologie de un demi (pour évaluer la tolérance) puis un comprimé par jour ensuite, le matin.

Effets indésirables :

  • Gastro-intestinaux : modification du goût et de l'haleine, nausées, gastralgies, diarrhées.

  • Hépatiques : élévation des transaminases.

  • Neurologiques : polynévrite, névrite optique, céphalées, somnolence, troubles neuropsychiques à type de troubles mnésiques ou confusion.

  • Cutanés : Allergie cutanée, éventuellement due à une sensibilité croisée avec le caoutchouc.

Contre-indications :

Les contre-indications au traitement sont nombreuses, incluant insuffisance hépatique, rénale et respiratoire sévères mais aussi diabète, atteintes neuropsychiques et cardiovasculaires. Il peut exister une hypersensibilité au disulfirame, contre-indiquant son emploi et le traitement ne peut être pris s'il y a eu prise de boissons alcoolisées ou de médicaments contenant de l'alcool au cours des 24 dernières heures.

Interactions médicamenteuses :

Associations déconseillées :

  • Isoniazide : troubles du comportement et de la coordination.

  • Nitro-5-imidazolés (métronidazole, ornidazole, secnidazole, tinidazole) : observation de bouffées délirantes, d'états confusionnels.

  • Phénytoïne : augmentation importante et rapide des taux plasmatiques de phénytoïne avec signes toxiques liés à une inhibition de son métabolisme.

Précautions d'emploi :

La prescription doit être précédée d'un examen médical attentif et d'un bilan biologique (fonction hépatique surtout mais aussi rénale). Dans la mesure où de rares cas d'hépatites fulminantes ont été observées, un contrôle régulier du bilan hépatique, et des transaminases en particulier, est préconisé pendant les 3 premiers mois. Une élévation à plus de 3 fois la normale des transaminases impose un arrêt immédiat et définitif du traitement ainsi qu'un suivi attentif.

Il est donc souhaitable, lorsque ce traitement est indiqué, que la prise quotidienne du traitement soit accompagnée par un membre de l'entourage immédiat après échange avec le thérapeute.

En pratique, de faibles quantités d'alcool peuvent déclencher une réaction aversive et le patient doit en être informé.

Attention

Attention

Il faut attendre au moins 24 heures après la dernière prise d'alcool avant de prendre le Disulfirame et une réaction antabuse peut subvenir lors de la prise d'alcool jusqu'à 2 semaines après l'arrêt du traitement.

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