Structure des virus et classification
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Pas un être vivant
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Ni un organisme
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Ni un micro-organisme
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« « Un virus est un virus » », A. Lwoff
Les constituants d'un virus.
L'ensemble (génome +capside) constitue la nucléocapside.
Nous allons maintenant détailler chaque constituant de la particule virale. | Constituants des virusInfo2 |
Constituants des particules virales
Génomes viraux
Les génomes viraux contiennent l'ensemble des informations génétiques nécessaires à la réplication virale :
Les génomes viraux peuvent être constitué soit d'ADN soit d'ARN. Les génomes viraux peuvent être monocaténaires (simple brin) ou bicaténaires (double brin).
| Génome |
Principales caractéristiques des génomes viraux de type ADN
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C'est dans cette famille virale qu'on trouve les plus gros virus : les Poxviridae sont les plus gros virus humains connus pour le moment. Dans cette famille, on trouve un virus aujourd'hui disparu, le virus de la variole.
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Les virus à ADN sont en général des virus dont le génome est très stable. Il n'y a pas de génotypes viraux et peu de résistances aux antiviraux.
Les Herpesviridae (ou v. herpétiques) sont de gros virus à ADN double brin.
Sur le schéma suivant le virus herpes simplex est présenté. Le schéma du génome viral montre qu'il est formé de 2 régions codantes (une longue et une courte) bornées de régions non codantes (TR et IR).
Principales caractéristiques des virus à ARN.
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En général le génome des virus à ARN est de plus petite taille que celui des virus à ADN variant de 10 à 20 kb
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Les virus à ARN ont un génome qui est très variable. Cette caractéristique s'appuie sur l'infidélité des ARN polymérases en général. En effet , ces enzymes n'ont pas d'activité "correctrice d'erreurs "(proofreading en anglais). A chaque cycle de réplication, des mutations sont introduite dans le génome viral. Certaines mutations sont délétères et le génome muté n'est pas fonctionnel (si un codon stop est introduit par exemple). D'autres mutations restent fonctionnelles et persistent donc dans le génome viral. Cette caractéristique a de nombreuses conséquences que nous verrons en détail avec chaque virus concerné (le virus de l'hépatite C ou celui de l'immunodéficience humaine par exemple).
Le virus de l'hépatite C appartient à la famille des Flaviviridae, c'est un virus à ARN simple brin linéaire. Sur le schéma suivant, on note que le génome viral est constitué d'une seule région codante, flanquée de 2 régions non-codantes à ses extrémités. L'infidélité de l'ARN polymérase virale est à l'origine des génotypes viraux. En effet, on distingue 6 génotypes de VHC numérotés de 1 à 6 et de nombreux sous-types (a, b, c). On a donc des VHC de type 1a, 1b, 2a, 2b... Ces génotypes sont définis par des critères d'homologies entre les séquences génomiques.
Capsides virales
Après avoir détaillé les génomes viraux, nous allons présenter les capsides virales. | Constituants des virusInfo2 |
| Capside |
Les deux images ici présentées sont des images de microscopie électronique permettant de visualiser les virus entiers.
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Sur l'image de gauche, on voit une virus nu à capside icosaédrique, un adénovirus de la famille des Adenoviridae.
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Sur l'image de droite, on voit un virus enveloppé à capside tubulaire, un virus grippal de la famille des Orthomyxoviridae
Enveloppes virales
Ce sont des dérivés des membranes cellulaires. Elles ont donc toutes les caractéristiques des membranes cellulaires : elles sont souples et elles ont une structure de bicouche lipidique. Elles peuvent dériver soit des membranes cellulaires nucléaires comme c'est le cas des enveloppes des Herpesviridae ou des membranes plasmiques comme c'est le cas pour les Orthomyxoviridae. Dans les enveloppes virales, on trouve des protéines et des glycoprotéines virales qui s'insèrent dans la bicouche lipidique. Ce sont elles qui portent les principaux déterminants antigéniques reconnus par le système immunitaire. Sur l'image suivante obtenue en microscopie électronique, on voit un virus herpes simplex de la famille des Herpesviridae. On distingue bien l'enveloppe virale souple de la capside virale rigide à symétrie cubique. | Image d'un Herpesviridae en microscopie électronique.Info6 |
En guise de conclusion...
A quoi ça sert de connaître la structure d'une particule virale ?
Ca peut servir par exemple :
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à développer des outils diagnostiques : pour détecter une virus à ARN, on fera une RT-PCR
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à utiliser les détergents adaptés : les virus enveloppés ont la fragilité des membranes cellulaires. Ils sont donc sensibles aux bêta-propionolactones, à l'eau de javel...
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à mettre en place des outils de prévention : les virus nus sont des virus résistants dans l'environnement, ils seront donc facilement transmissibles par l'alimentation. C'est le cas des virus des gastro-entérites qui sont toujours des virus nus.
Classification des virus
La classification officielle des virus repose sur les différents constituants des particules virales. En premier lieu, elle est basée sur le type de génome viral puis sur la géométrie de la capside et enfin sur l'existence ou non d'une enveloppe.
Les familles virales portent le suffixe -viridae et les sous-familles le suffixe -virinae. Ces noms doivent être écrits en italiques.
Dans une famille, il peut exister des sous-familles (mais ça n'est pas obligatoire). Par contre il existe toujours des genres qui sont les noms des virus les plus souvent utilisés.
Le tableau suivant présente la classification des virus à ADN inscrits au programme de l'internat.
Le tableau suivant présente la classification des virus à ARN inscrits au programme de l'internat.