Cancer du sein

2- Les différents types de traitement du cancer du sein

Mastectomie
  • La chirurgie : à ce jour, c'est le traitement le plus fréquent. Comparé à ce qui se faisait au début du siècle dernier, elle essaie d'être aussi peu mutilante que possible. Les chirurgiens se contentent d'une ablation complète de la tumeur tout en conservant le reste du sein. On parle alors de tumorectomie[1]. Une radiothérapie ou une chimiothérapie peuvent être associées pour compléter la destruction des cellules tumorales restées dans la glande. Lorsque la tumeur est très grosse, c'est toute la glande mammaire ainsi que les ganglions lymphatiques qui sont retirés. On parle alors de mastectomie[2]. Toutefois, les muscles pectoraux sont conservés et permettront ainsi de faire une reconstruction mammaire par la suite.

  • La chimiothérapie : c'est l'administration de médicaments spécifiques, destinés à détruire les cellules cancéreuses, tout en essayant de limiter leur action sur les cellules saines. Elle consiste à administrer ces médicaments à intervalle fixe, en général toutes les 3 semaines. Le nombre de cures de chimiothérapie réalisée après la chirurgie (ou chimiothérapie adjuvante) pour le cancer du sein est entre 4 et 6 semaines. On note une diminution de la mortalité et des récidives moins importantes avec cette chimiothérapie qui complète l'action de la chirurgie.

    Le schéma de référence pour traiter le cancer du sein avec atteinte ganglionnaire axillaire[3] associe 3 cycles de chimiothérapie avec anthracycline (Farmorubicine®) et cyclophosphamide (Endoxan®) puis 3 cycles avec docetaxel (Taxotere®). Lorsqu'il n'y a pas d'atteinte axillaire, les médecins vont déterminer l'intérêt d'une chimiothérapie adjuvante en fonction de différents facteurs de mauvais pronostic.

    Par ailleurs, les médecins peuvent pratiquer une chimiothérapie dite néo-adjuvante si la tumeur est a un stade avancé. La partie du sein enlevée par chirurgie peut alors être diminuée. Il n'existe pas de protocole bien défini pour ce type de chimiothérapie. Néanmoins, il est à noter que ce traitement ne permet pas de diminuer les récidives.

  • La radiothérapie : des radiations puissantes sont envoyées sur l'organe cible pour détruire les cellules cancéreuses. Ce traitement est souvent étalé sur 5 ou 6 semaines, et ne nécessite généralement pas d'hospitalisation.

  • L'hormonothérapie : le but de ce traitement est de priver la tumeur des hormones qui sont nécessaires à son développement, les oestrogènes. Les médicaments vont soit bloquer les récepteurs aux oestrogènes (anti-oestrogènes), soit diminuer la concentration sanguine de ces composés en diminuant leur synthèse (anti-aromatase).

    • Anti-oestrogènes :

      Tamoxifène (20 mg/jour – peut être utilisé pendant 5 ans) : cette molécule est un antagoniste[4] des récepteurs à l'oestradiol. Cette molécule est un puissant agent tératogène[5], il faut conseiller à la patiente une contraception efficace. La fonction hépatique (dosage des transaminases, gammaglutaryl transférase...) ainsi que les triglycérides doivent être contrôlés régulièrement. Ce médicament est d'autant plus efficace qu'il y a de récepteurs aux oestrogènes au niveau de la tumeur.

      Fulvestrant (250 mg en intra-muscilaire tous les 28 jours) : cette molécule est un antagoniste des récepteurs à l'œstrogène. On retrouve un mécanisme d'action similaire au Tamoxifène.

Source : http://beneficium-rim.blogspot.fr/2008/12/red-wine-attitude-le-vin-rouge.html
    • Anti-aromatase :

      Letrozole (2,5 mg/jour - Femara®) : cet inhibiteur de l'aromatase non stéroïdienne (enzyme impliquée dans la synthèse des oestrogènes) peut provoquer une dyslipidémie (troubles des lipides sanguins comme le cholestérol, les triglycérides) et des problèmes au niveau osseux. En inhibant l'aromatase, cette molécule bloque la synthèse des oestrogènes, et limite donc l'action de ces hormones sur la prolifération cellulaire.

      Anastrozole (1 mg - Arimidex®) : cette molécule est aussi une inhibiteur de l'aromatase non stéroïdienne. Tout comme le letrozole, elle peut provoquer une dyslipidémie et des problèmes au niveau osseux.

      Exemestane (25 mg - Aromasine®) : cet inhibiteur de l'aromatase stéroïdienne peut provoquer une dyslipidémie et des problèmes au niveau osseux.

      Les thérapies ciblées : ici, les médecins administrent des anticorps[6] dirigés contre une molécule présente sur une partie des cellules malignes du cancer du sein. Cet anticorps va être capable de détruire les cellules cancéreuses par la suite, à l'aide du système immunitaire. On trouve actuellement 3 anticorps monoclonaux sur le marché : le trastuzumab (Herceptin®), le bévacizumab (Avastin®), et le Lapatinib (Tyverb®). Ces traitements sont particulièrement chers car issus de technologies de pointe.

      Trastuzumab (Herceptin®) : cet anticorps monoclonal bloque les récepteurs membranaires Her2 ou CerbB2 qui sont impliqués dans la prolifération cellulaire dans le cancer du sein. L'Herceptin a permis de multiplier par deux le temps de vie après la maladie des patientes. Ajoutée à la chimiothérapie adjuvante, cette thérapie (perfusion tous les 21 jours pendant 12 mois) réduit de moitié le risque de récidive chez les patientes qui présentente une surexpression du gène Her2 et d'environ un tiers la mortalité due au cancer du sein.

      Bévacizumab (Avastin®) : cet anticorps est utilisé dans le cancer du sein métastatique. Il est dirigé contre le VGEF (Vascular Growth Endothelial Factor – une protéine permettant l'angiogénèse[7]) et délivré en perfusion. Il se fixe sur ce facteur de croissance et empèche ainsi la formation de nouveaux vaisseaux pour alimenter la tumeur (néo-angiogénèse). Lorsqu'il est associé au paclitaxel (Taxol®) ce traitement mutliplie par deux le temps de réponse (temps avant la progression de la maladie). Les résultats thérapeutiques sont semblables au traitement de référence.

      Lapatinib (Tyverb®) : donné par voie orale, cet inhibiteur de l'activité de tyrosine kinase des récepteurs HER2 et HER1 empêche leur activité. Chez les patientes surexprimant HER2, lorsque la tumeur est en progression malgré le traitement par Herceptin® et ayant déjà reçu des anthracyclines ou des taxanes, l'association lapatinib-capécitabine permet de doublier le temps de réponse comparé à la capécitabine utilisée seule. Tout comme pout le Bévacizumab, les résultats sont semblables au traitement de référence.

Le choix du traitement dépend du type de tumeur et de son niveau d'évolution au moment du diagnostic. Le médecin adaptera alors son traitement à la maladie.

Source : http://www.colorectal-cancer.ca/fr/traitement-cancer/options-traitement/
  1. tumorectomie

    acte chirurgical consistant à enlever d'un organisme vivant une tumeur, quelle que soit sa nature, cancéreuse ou bénigne

  2. mastectomie

    enlèvement chirurgical, partiel ou total, d'un sein ou des deux

  3. atteinte ganglionnaire axillaire

    atteinte des ganglions localisés sous les bras

  4. antagoniste

    molécule interagissant avec un récepteur membranaire en bloquant ou diminuant l'effet physiologique d'une autre molécule

  5. tératogène

    désigne une substance ou un procédé qui provoque des malformations foetales lorsque la mère est exposée

  6. anticorps

    protéine complexe utilisée par le système immunitaire pour détecter et neutraliser les agents pathogènes de manière spécifique

  7. angiogénèse

    processus décrivant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins (néovascularisation) à partir de vaisseaux préexistants

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