LA CONSOMMATION AIGUË D'ALCOOL CHEZ LES ÉTUDIANTS : TOXICOLOGIE ET PRISE EN CHARGE

Le phénomène du "Binge Drinking"

En France, contrairement aux pays nordiques ou anglo-saxons, où le « Binge Drinking » reste beaucoup plus fréquent que chez nous, l'alcool garde une dimension familiale. Il est plus difficile d'aborder les problèmes liés à l'alcool que ceux liés à la drogue ou au tabac. Pourtant, dans le cas des adolescents, le « Binge Drinking » répond quasi-systématiquement à une situation de détresse. Celle-ci peut venir d'un événement précis ou d'un mal-être plus chronique. Parfois la détresse est visible, plus ou moins repérée par les parents, mais il arrive que des adolescents en viennent à une alcoolisation extrêmement forte alors qu'ils n'ont visiblement pas de problème par ailleurs.

Les risques liés à l'ivresse aiguë :

Les risques immédiats sont multiples. Outre le coma éthylique, le risque accidentel est énorme, et pas seulement sur la route. Lorsqu'ils sont alcoolisés, les adolescents perdent le contrôle et peuvent se mettre en situation de danger. Un adolescent alcoolisé peut aussi devenir agressif. Dans le même temps, il n'est plus capable de se protéger face aux agressions. Si bien qu'il existe un grave risque de violences sexuelles.

A moyen terme, les ivresses répétées peuvent avoir des conséquences sur le plan cognitif, l'alcool étant un neuro-toxique : troubles de la mémoire, du comportement. Les conséquences sont aussi sociales (désocialisation, déscolarisation).

Enfin, à long terme, si aucune étude ne permet de dire que le « Binge Drinking » répété entraînera une dépendance à l'alcool, il est en revanche certain que plus la consommation d'alcool est précoce, plus le risque de dépendance dix ans après est élevé.

Au niveau neurobiologique

Pour mieux comprendre la variabilité interindividuelle de la vulnérabilité aux addictions, nous bénéficions aujourd'hui des neurosciences de l'addiction. Ce sont particulièrement les modèles animaux qui ont fait avancer à grands pas nos connaissances des structures cérébrales impliquées dans les mécanismes d'envie, de renforcement positif ou négatif, de mémoire addictive, de mécanisme d'alarme ou d'automatisation.

Chez l'homme, ce sont les progrès en imagerie cérébrale qui ont permis de corroborer les études chez l'animal (RMN, PET-Scan,etc.) en visualisant l'activité des structures impliquées (nucleus accumbeus, amygdale, hippocampe, cortex préfrontal, etc.). Au niveau cellulaire, l'action des substances psycho-actives est de mieux en mieux comprise, tant au niveau de la neurotransmission (dopamine) que de la plasticité neuronale (induction de l'expression des gènes). Ces travaux laissent entrevoir une grande hérérogénéité génétique de la population générale, expliquant en tout cas partiellement certaines vulnérabilités individuelles (dopaminergie, glutamatergie).

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