Toxi-Infections Alimentaires Collectives (T.I.A.C.)
Synthèse

Chez le sujet en bonne santé, les diarrhées consécutives à une toxi-infection alimentaire rétrocèdent le plus souvent spontanément, après quelques jours. L'hospitalisation n'est pas habituelle sauf en cas de déshydratation sévère nécessitant une réhydratation par voie parentérale. Elle se justifie s'il existe un risque majeur de bactériémie ou de décompensation d'une pathologie sous-jacente, chez un sujet présentant des facteurs de risque particuliers (âge, immunodépression...).

Il en est de même pour le traitement antibiotique, qui n'est pas recommandé, sauf chez le sujet à risque de complications. En effet, l'antibiothérapie exerce un effet délétère sur les bactéries de la flore intestinale commensale. Elle est susceptible de favoriser l'émergence de bactéries résistantes. La prise en charge consiste essentiellement à adapter l'alimentation (riz, carottes cuites, bananes...), voire l'arrêter temporairement, pour limiter la diarrhée, ainsi qu'à assurer une hydratation suffisante pour compenser les pertes d'eau et d'électrolytes.

Pour isoler la bactérie en cause, on réalisera une coproculture. La recherche spécifique de certaines bactéries au sein de la flore commensale intestinale et elle est susceptible d'utiliser un (des) milieu(x) sélectif(s). Ces milieux sont habituellement additionnés de sels biliaires ou de composés antiseptiques (ex. vert brillant). Par ailleurs, ils contiennent du lactose et un indicateur coloré de pH, afin de repérer les colonies de bactéries ne fermentant pas le lactose correspondant potentiellement aux entérobactéries des genres Salmonella et Shigella (illustration A. Reynaud).

Le vaccin TYPHIM Vi , basé sur l'antigénicité du polysaccharide capsulaire de Salmonella enterica sérovar Typhi, est spécifiquement destiné à la prophylaxie de la typhoïde. Il ne protège pas contre les autres sérovars de Salmonella impliqués dans les T.I.A.C.

Le lopéramide (ex. IMODIUM ) est un anti-diarrhéique opiacé, ralentisseur du transit intestinal, utilisé pour le traitement symptomatique des diarrhées, dans des circonstances où elles s'avèrent trop invalidantes. Il est notamment déconseillé ou contre-indiqué chez l'enfant (< 2 ans ou < 8 ans, selon la forme galénique), dans les dysenteries aiguës, les diarrhées potentiellement liées à un traitement antibiotique. Les ralentisseurs du transit sont susceptibles de favoriser la persistance de la bactérie au niveau intestinal.

La réhydratation des sujets atteints est l'élément essentiel de la prise en charge thérapeutique. Elle est généralement réalisée par voie orale, sauf en cas de déshydratation aiguë (appréciée par le pli cutané, ou bien une perte de poids ≥ 10% chez le nourrisson), qui impose une réhydratation parentérale. Les boissons utilisées doivent avoir une composition équilibrée en glucides et en sels. Les solutions de réhydratation orale sont ainsi spécifiquement adaptées, en particulier pour la réhydratation du nourrisson. Il convient de respecter les modalités d'utilisation correspondantes : reconstitution dans un volume d'eau potable faiblement minéralisée, conservation au réfrigérateur, pendant 24 h maximum. Ne pas diluer dans une autre boisson.

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