Plantes adaptogènes
Concept de plante adaptogène = innocuité, action non spécifique, stabilisante : scientifiquement vague (difficile à prouver cliniquement), mais réponse idéale aux problèmes de stress ;
Plantes adaptogènes : pas d'homogénéité botanique ni chimique ;
Tests in vitro : nombreuses cibles suggérées ;
Mécanisme d'action et efficacité clinique difficilement explorable avec degré de preuve élevé ;
Abus du terme ginseng ;
Usages populaires plus ou moins démontrés, toxicité faible ;
Coût élevé, qualité à vérifier ;
Plantes : ginsengs, éleuthérocoque, rhodiola, bacopa, whitania, schisandra, pfaffia, maca...
a) Ginseng
Origine, forme et composition :
Chine, Japon, Corée (Panax ginseng, P. notoginseng, P. pseudoginseng), USA (P. quinquefolius), racine.
Ginseng rouge : passé à l'étuve.
Saponosides (ginsénosides), autres molécules
Grande variation en teneur, qualitativement et quantitativement.
Critère de qualité des extraits : 7 % ginsénosides
Dosage usuel :
Jusqu'à 2 g de poudre/j, extraits 3 x 200 mg/j ;
Ne pas dépasser 3 mois de cure.
Intérêt et niveau de preuves :
Propriétés traditionnellement reconnues. Objectivation de l'effet adaptogène difficile.
Nombreuses études in vitro et in vivo suggérant une multiplicité d'effets bénéfiques, notamment un effet de type corticoïde, mais manque de preuves cliniques.
Effets indésirables, interactions :
Veiller aux adultérations et aux aspects de qualité.
Surdosage ou usage prolongé : nervosité, hypertension, insomnie, hypoglycémie.Éviter l'association avec la caféine.
Contre-indications :
Femmes enceintes, allaitantes, adolescents <18 ans, patients sous anti-coagulants ou hormones oestrogéniques, diabétiques.
b) Rhodiola
Origine, formes et composition :
Rhodiola rosea (autres espèces utilisées également), racine ; Chine et Russie de l'Est.
Large gamme de composés : flavonoïdes, phénylpropanoïdes (rosine, rosavine...), phényléthanoides (tyrosol, salidroside...), autres.
Grande variabilité qualitative et quantitative.
Aucun critère officiel disponible pour évaluer la qualité.
Dosage usuel :
À titre indicatif : 50-500 mg d'extrait/j.
Intérêt et niveau de preuves :
Certains essais in vitro et in vivo suggèrent des activités plus ou moins en rapport avec un effet adaptogène, mais preuve clinique limitée.
Contre-indications :
Semblent mineurs. Éviter l'usage sur le long terme ou à des doses excessives.
c) Éleuthérocoque
Origine, formes et composition :
Eleutherococcus senticosus, racine. Russie. Abusivement appelé ginseng sibérien.
Aucune molécule spécifique : éleuthérosides = molécules très différentes : phenylpropanoïdes, lignanes, coumarines, triterpènes, autres. Grande variabilité qualitative et quantitative.
Critère de qualité (varie selon les sources): éleuthérosides 0,6-0,9 %
Dosage usuel :
Extraits : 3x2-16 ml/j, deux mois maximum.
Intérêt et niveau de preuves :
In vivo, large gamme d'activités, mais extrapolation à une activité adaptogène difficile. Essais cliniques rigoureux limités ; certains suggèrent un intérêt dans les cas de fatigue chronique.
Interactions, toxicité, contre-indications :
Semblent mineurs. Éviter l'usage sur le long terme ou à des doses excessives.
d) Autres plantes
Bacopa monnieri
Inde. Plante entière. Saponosides. Usage en médecine ayurvédique comme stimulant mémoire.
Whitania somnifera
Inde. Racine. Alcaloïdes et stéroïdes.
Schisandra chinensis
Chine. Fruit, graine. Lignanes.
Pfaffia paniculata
Brésil. Saponosides. Peu de données. À éviter.
Lepidium meyenii
Pérou. Maca, réputé aphrodisiaque. Glucosinolates, alcaloïdes. Risques d'un usage en compléments alimentaires insuffisamment étudiés.
Intérêt et niveau de preuves :
Usage traditionnel ancien pour certaines plantes.
Très nombreuses activités in vitro, beaucoup moins d'études in vivo ou cliniques fiables.
Problème de la standardisation de la composition chimique.
A éviter en l'absence de critères de qualité officiels et parfois en l'absence d'études rigoureuses de la toxicité.