Ce médicament occupe une place particulière parmi les anti-inflammatoires. Il s’agit d’une substance naturelle présente dans une plante (Reine des prés), dont la 1ère synthèse remonte à 1853 (Charles GERHARDT). Ce n’est qu’en 1899 que Félix HOFFMANN met au point une synthèse applicable à l’échelle industrielle.
Mécanisme d'action de l'aspirine
Son mécanisme d'action est unique par rapport à celui de tous les autres AINS.
L'aspirine agit comme un donneur de groupe acétyle (-CH3-CO-) et est transformée en acide salicylique, principal métabolite. L'acétylation porte sur l'hydroxyle d'un reste de sérine du site actif de la cyclooxygénase :
Il y a formation d'une liaison covalente, et donc blocage irréversible de l'enzyme.
Conséquence du caractère irréversible de l'inhibition
Le blocage de l'enzyme présente dans les plaquettes sanguines entraîne une abolition de la production de TxA2.
Les plaquettes ne possèdant pas de noyau sont incapables de synthétiser une nouvelle enzyme. L'aspirine entraîne donc un effet antiagrégant plaquettaire très puissant, qui subsiste pendant toute la durée de vie des plaquettes (≈ 8 à 10 jours).
Avantages et inconvénients de l'aspirine
— Avantage : effet protecteur à l'égard du système cardiovasculaire.
— Inconvénient : à trop fortes doses, risque hémorragique.
Les autres AINS possèdent aussi des effets antiagrégants plaquettaires. Leur mécanisme inhibiteur est différent : ils agissent par compétition avec le substrat naturel (AA). Leur action antiagrégante ne s'exerce que pendant le temps de contact de la substance avec les plaquettes.