Kétoprofène
STRUCTURE ET PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES
Le KÉTOPROFÈNE possède un squelette de benzophénone[1] : la fonction cétone est très impliquée dans les propriétés physico-chimiques.
Rôle dans la balance hydro-lipophile
En règle générale, l'introduction d'une fonction cétone dans une molécule permet d'augmenter le caractère hydrophile. C'est un motif à caractère polaire (la polarisation résulte du fait que l'oxygène est beaucoup plus électronégatif que le carbone). Les deux doublets libres sur l'atome d'oxygène sont susceptibles d'accepter des liaisons hydrogène de la part des molécules avoisinantes (H2O). Comparativement aux autres AINS arylpropioniques, le KÉTOPROFÈNE est doté d'une lipophilie intermédiaire (log P ∼ 2,8).
Rôle dans la réactivité photochimique
Sous l'action des UV, les cétones aromatiques sont très réactives et donnent lieu à la formation d'espèces radicalaires, expliquant la photoréactivité du KÉTOPROFÈNE. Les radicaux formés interagissent avec l'oxygène moléculaire : il apparaît des espèces réactives oxygénées à l'origine d'un stress oxydant. Les conséquences du stress oxydant sont multiples au niveau cellulaire :
modification de la perméabilité membranaire,
altération de nombreux systèmes protéiques intracellulaires,
altérations de l'ADN (pouvant conduire à l'apoptose)
UTILISATION THÉRAPEUTIQUE
Le KÉTOPROFÈNE présente une balance hydro-lipophile compatible avec une administration sous forme injectable ou par voie trans-cutanée. Cet AINS diffuse très rapidement dans tous les compartiments de l'organisme. Il est retrouvé à forte concentration dans le liquide synovial, ce qui explique les indications du KÉTOPROFÈNE en rhumatologie (traitements au long cours).
Les formes IM ou IV sont réservées aux douleurs aiguës (traitements de courte durée)
Les formes destinées à la voie trans-cutanée (gels) doivent être utilisées avec la plus grande prudence en raison des réactions photochimiques induites par cette substance.
Remarque : Accidents de nature photo-allergique
La réaction photo-allergique ou réaction photo-immunologique est le plus souvent une réaction d'hypersensibilité à médiation cellulaire. Ce type de réaction n'est pas spécifique du KÉTOPROFÈNE mais peut théoriquement se produire avec tous les AINS possédant une structure arylpropionique.