Diagnostic
Le repérage d'un trouble chez l'adolescent, grâce à des tests de dépistage, est à positionner dans le cadre de la prévention secondaire. Elle nécessite le travail de professionnels médicaux formés, mais pas seulement. L'adolescent est entouré de sa famille et de ses amis la majorité du temps. Il semble donc que se soient eux qui soient les plus à même de repérer un changement dans le comportement de leur enfant ou ami, et ainsi tirer la sonnette d'alarme, en cas de doute ou d'inquiétude. La mère de l'adolescent, son (sa) petit(e) ami(e), et ses amis sont ceux qui le connaissent le mieux. Ce sont donc des acteurs privilégiés en terme de prévention d'aggravation d'un trouble qui tendrait à vouloir s'installer et se développer chez le jeune.
D'autre part, en milieu scolaire, une infirmière ou un médecin qui verrait un adolescent se présenter régulièrement à l'infirmerie, pour des plaintes somatiques à type de troubles du sommeil ou de maux de tête récurrents par exemple, peuvent être des jeunes qui recherchent en réalité un soutien et de l'aide auprès du personnel médical scolaire, sans en formuler directement la demande. C'est alors que le personnel médical de l'établissement est bien placé pour détecter ces troubles qui s'immisceraient chez l'adolescent.
D'autres professionnels de santé, comme le médecin généraliste du jeune, qui est souvent également le médecin de famille, est un des acteurs privilégiés dans le dépistage d'un trouble psychique chez un jeune. Il le connaît bien , car il le suit depuis qu'il est enfant, et est susceptible de repérer un comportement qui lui semblerait différent et peut être étrange. C'est alors que la conversation peut s'engager et qu'il peut proposer au jeune de répondre à quelques questions de tests qui lui semblent justifiées. Le médecin généraliste est également l'interlocuteur le mieux placé pour parler des risques liés à la consommation d'alcool. C'est un professionnel, de la santé, donc digne de confiance. Nous savons que seuls 6% des adolescents consultent un médecin pour un motif psychologique. C'est alors à ces mêmes médecins de parvenir à repérer un jeune qui souffre, mais qui ne l'exprime pas directement.
Enfin, le pharmacien d'officine a lui aussi sa place incontestée auprès des jeunes adolescents. Il représente le professionnel de santé le plus facilement disponible, sans rendez-vous, et à proximité. Les adolescents représentent la partie de la population qui consomme le moins de médicaments. Ils ne se rendent donc pas spécialement pour eux-mêmes dans une officine, mais pour chercher l'ordonnance d'un de leurs proches, ou encore pour de la parapharmacie, et peuvent ainsi demander des conseils en cosmétique. Certains ressentent le besoin de parler et peuvent trouver un point d'appui en leur pharmacien, un soutien, qui leur donnera envie de venir à nouveau discuter avec lui. Peut-être que les sujets initiaux de discussion seront anodins, mais en cela, le pharmacien doit parvenir à inspirer de la confiance au jeune avec qui il s'entretient. Ainsi, il pourra revenir, s'il sent qu'il en a besoin, pour parler de sujets qui le tracassent et le font se sentir mal.
Les signes évocateurs
Il semble avéré que pour l'ensemble des troubles évoqués, il existe des facteurs de risque et de prédisposition à être touché par telle ou telle souffrance psychique. Evidemment, comme nous l'avons dit précédemment, le principal facteur de risque d'apparition d'un mal-être chez le jeune est le passage obligatoire par l'adolescence. Cette période de la vie représente en soi un facteur de risque non négligeable. Mais tout le monde passe par là, et ce n'est pas pour autant que tout le monde souffre de son adolescence ! Certains facteurs de risque peuvent être détectés dès l'enfance. C'est le cas par exemple des enfants qui présentent une hyperactivité, avec l'expression de violence à l'école, ou encore de troubles anxieux, associés ou non à des attitudes anti-sociales... Ce sont des éléments que l'on retrouve par la suite chez des jeunes souffrant de conduites addictives. Il est donc important de repérer les facteurs de risque présents dès le plus jeune âge, en vue de prévenir l'apparition du problème.
Lorsque le trouble est bien présent, ou qu'il s'installe progressivement, il y a alors des signes d'appel et des signes cliniques qui sont perceptibles. Chacun des acteurs peut les repérer et en parler, rapidement, avant que des complications s'imposent.