RISQUES ENCOURUS DU TRANSPORT IN CORPORE DE STUPEFIANTS

PHARMACOLOGIE DES PRINCIPALES SUBSTANCES INCRIMINEES

Les cocaïniques

Alcaloïde extrait de la feuille de coca Erythroxylum coca, Erythroxylaceae, la cocaïne est un psychotrope doté d'un puissant effet stimulant du système nerveux central et un fort vasoconstricteur capillaire.

La cocaïne agit sur au moins trois neurotransmetteurs : dopamine, noradrénaline et sérotonine. Son mécanisme consiste en un blocage de transporteurs spécifiques entrainant une inhibition de la recapture pré-synaptique Il en résulte une accumulation de ces neuromédiateurs dans la fente synaptique.

L'amplification de la transmission dopaminergique provoque une augmentation de l'activité motrice avec tremblements, élévation de la pression artérielle et tachycardie.

L'activation de la voie dopaminergique au niveau de la zone méso-cortico-limbique du cerveau est également responsable, via le circuit de récompense ou circuit hédonique, du mécanisme addictogène et donc de la dépendance à la cocaïne.

L'inhibition des T NET (norepinephrin transporter) engendre une accumulation de noradrénaline à l'origine d'une activation du système sympathique avec mydriase, vasoconstriction, tachycardie et hypertension, ainsi qu'une hyperthermie et une tachypnée.

L'inhibition des transporteurs spécifiques de la sérotonine, les T SERT, est à la base de la sensation de « confiance en soi ».

Il résulte de ces phénomènes une première phase ascendante avec sensation d'euphorie, de toute puissance physique et psychique suivie d'une phase descendante avec fatigue, anxiété, paranoïa et dépression.

Les opiacés et opioïdes

L'héroïne ou diacétylmorphine est un opioïde semi synthétique dérivé de la morphine, alcaloïde principal extrait du latex du pavot Papaver somniferum, Papaveraceae. Métabolisée en 6 monoacétylmorphine (6MAM) puis en morphine, l'héroïne possède les caractéristiques de cette dernière ; c'est un fort dépresseur du système nerveux central, dépresseur respiratoire et analgésique.

L'héroïne ou opioïde exogène se fixe sur les mêmes récepteurs mu, delta et kappa que les opioïdes endogènes (enképhalines, endorphines) imitant ainsi les effets de ces neuromédiateurs naturels.

Agissant comme agoniste des récepteurs µ et δ, l'héroïne engendre tout d'abord une ouverture des canaux ioniques à l'origine d'une diminution de l'excitabilité neuronale, responsable de l'effet euphorisant.

Au niveau périphérique, la morphine, agoniste des récepteurs µ est à l'origine des effets indésirables secondaires dont le principal est la dépression respiratoire.

Au niveau du système nerveux central, le diacétylmorphine, par agonisme des récepteurs µ, entraine la sensation de plaisir ressentie par les toxicomanes (circuit hédonique) via le système gabaergique. En effet, les opioïdes exogènes provoquent une diminution de la quantité de GABA qui lui, diminue normalement la quantité de dopamine. En inhibant un inhibiteur, les opiacés augmentent donc la production de dopamine.

Il résulte de ces différents mécanismes des effets caractérisés par, premièrement une sensation d'extase avec euphorie et apaisement, puis rapidement apparaissent des symptômes de manque décrits comme insupportables.

Les amphétaminiques

D'origine synthétique (amphétamines) ou dérivée de Ephedra vulgaris, Ephedraceae (éphédrine), les substances amphétaminiques sont des psychotropes dotés d'un effet psycho-stimulant, anorexigène et bronchodilatateur.

Ces euphorisants ont comme mécanisme d'action un renforcement de la neurotransmission sympathicomimétique et sérotoninergique avec respectivement augmentation des neuromédiateurs naturels, les cathécolamines : dopamine, noradrénaline ainsi que la sérotonine.

Amphétamines et noradrénaline possèdent des analogies structurales (chaine phényléthylamine), source de mimétisme d'action, à l'origine du syndrome sympathicomimétique indirect retrouvé avec ces euphorisants.

L'analogie structurale est également retrouvée entre les amphétamines et la dopamine, à l'origine d'une vidange excessive des vésicules synaptiques en dopamine. Ajoutée à une inhibition de sa recapture au niveau pré-synaptique, on retrouve alors une amplification de la transmission dopaminergique similaire à celle observée avec la cocaïne.

Les amphétamines entrainent également une augmentation de la libération rapide de sérotonine au niveau pré-synaptique responsable de l'accentuation de la transmission, à l'origine du syndrome toxique sérotoninergique grave retrouvé lors des intoxications aiguës.

Les effets retrouvés sont donc euphorie, diminution de la sensation de faim ainsi que le sentiment de toute puissance physique et psychique.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)