Prise en charge médicale de l'obésité

Le régime hypocalorique

Faire un régime comporte des risques biologiques et psychologiques, lorsqu'il n'y a pas de suivi médical. En effet, il n'y a pas de régime unique : les besoins sont différents selon l'âge, la perte de poids escomptée, l'activité physique et l'individu en lui-même.

Car même aujourd'hui le lien entre nutrition et santé n'est plus à démontrer, il est important de rappeler que se mettre au régime n'est pas sans conséquence. C'est pourquoi Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) recommande « d'être suivi par un médecin nutritionniste ou un diététicien ».

Tout amaigrissement est une entreprise de longue haleine, qui réclame d'immenses efforts et une surveillance de tous les instants. Il est nécessaire de mettre en place un régime adapté aux habitudes, goûts, activités, moyens financières, milieu socio-culturel, religion du patient avec des objectifs réalisables : obtenir une réduction pondérale modérée mais viable.

Un travail a réalisé avant la prise en charge

La réalisation d'une évaluation des consommations doit être menée avec perspicacité et bon sens. Elle doit évoluer l'Apport Energétique Total (AET) habituellement consommé ainsi que la répartition en nutriments. Cette évaluation sert aussi à mieux connaître le patient.

Mise en place d'un régime amaigrissant ou hypocalorique

Pour induire une réduction pondérale il faut créer une rupture des habitudes alimentaires soit quantitatif, soit qualitatif, soit les deux. D'une manière générale, une modification quantitative correspond à un régime « restrictif », cependant nous préfèrerons parler de régime hypocalorique, ou de conseils alimentaires. Quand il s'agit d'une modification qualitative, l'impression vécue par le malade est différente mais une perturbation demeure. Ces régimes « restrictifs » sont équilibrés, ils doivent couvrir les besoins physiologiques du patient : tous les nutriments seront présents dans la ration mais dans des proportions différentes de celles que l'on applique à un individu normo-pondéral.

L'importance est que le patient adhère, comprenne et accepte le régime.

Les objectifs pondéraux des personnes obèses doivent être raisonnables et réalisables.

L'apport énergétique total

Détermination des apports spontanés

Calcul de l'AET

Calcul de l'AET

Plus les apports spontanés sont élevés plus on retire de l'énergie

Avec le poids actuel et un NAP estimé

Avec un poids souhaitable (poids que le patient devrait avoir s'il n'était pas obèse) avec un NAP estimé

Plus les apports spontanés sont proches de la normale moins on retire de l'énergie (équilibre surtout qualitatif)

Sur le total on retire de 1/3 à ¼ de l'AET

Sur le total on ne retire rien.

Dans ces 3 méthodes il n'y en a pas une qui est meilleur que l'autre, la méthode choisie peut-être différente entre les services diététiques de divers hôpitaux.

Une réduction des apports très sévères d'emblée, entraîne une réduction pondérale initiale rapide, mais elle semble stimuler les réactions d'adaptation métabolique de l'organisme. L'amaigrissement brutal dans un premier temps peut enchanter le patient, il peut induire une asthénie, une irritabilité, source d'abandons thérapeutiques immédiatement suivis d'une reprise pondérale souvent supérieur au poids de départ.

Les apports en protéines

La perte de poids s'accompagne toujours d'une perte de masse maigre, or il est impératif de la maintenir

Les rations protidiques sont estimées à 1.2g à 1.5g par kg de poids souhaitable par jour.

Ces protéines seront judicieusement choisies pour ne pas véhiculer trop de lipides mais elles doivent être d'excellente qualité.

Les apports en Lipides

Certains lipides sont incompressibles et doivent être présent même quand la ration diminue. L'apport en AGE doit être calculé à la ration normale s'il n'était pas obèse.

La ration lipidique est évaluée à 35% de l'AET

Les lipides seront limités dans la mesure où les protéines seront bien choisies. On diminuera les lipides d'ajout sans toutefois les supprimer car ils sont porteurs de vitamines liposolubles et d'AGE.

Les apports glucidiques

La ration glucidique représentera le complément de la ration

Le sucre et les produits sucrés

Ils seront limités entre 0 à 5% de l'AET réduit. (Calories vides)

La plupart des produits sucrés ont un index glycémique (IG) élevé, ce qui favorise un hyperinsulinisme et une mise en réserve de l'énergie glucidique sous forme de lipides.

L'apport en fibres

Retardent la vidange gastrique : sensation de plénitude gastrique.

Régulation du transit digestif : avantage quand une constipation intervient par manque de lipides qui jouaient un rôle de lubrifiants

Les fibres solubles diminuent l'IG des aliments glucidiques ce qui limite l'hyperinsulinisme et la mise en réserve sous forme de lipide

L'apport en eau

Agit comme coupe faim et entraîne les déchets du catabolisme déclenché par l'amaigrissement

L'apport minimal en eau doit compter 1L pour 1000kcal sur l'AET que le patient aurait s'il n'était pas obèse. Estimation de l'eau de boisson à au moins la moitié l'apport en eau de boisson (soit 1,5L/jour)

Amélioration de la constipation

Les apports en minéraux et vitamines

Les besoins minimums sont couverts si le régime n'est pas inférieur à 1 200kcal.

Les quantités de fruits et légumes sont suffisantes pour couvrir le besoin en vitamines hydrosolubles.

Le fer est généralement bien représenté en raison de l'apport protéique augmenté.

Ces recommandations sont à adaptés au cas par cas.

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