02. Mode d'action - Propriétés pharmacologiques
Les inhibiteurs de flux calcique bloquent les canaux calciques de la classe L avec comme cible principale les canaux Cav1.2. En limitant l'entrée de calcium dans les cellules, les inhibiteurs calciques ont plusieurs effets :
Effets vasculaires : vasodilatation générale, à prédominance coronaire ou cérébrale pour certains inhibiteurs.
Effets cardiaques :
au niveau du tissu nodal : effet chronotrope négatif suite à un ralentissement de la dépolarisation diastolique lente (réduction de l'automatisme, phase 4) et à une augmentation de la durée du potentiel d'action (phase 2).
au niveau du myocarde : possibilité d'un effet inotrope négatif.
Effets sur les fibres lisses non vasculaires : relaxation aux niveaux bronchique, gastro-intestinal et utérin.
Effets neurologiques : diminution de l'excitabilité.
Ainsi, les inhibiteurs de flux calcique diminuent les résistances vasculaires périphériques et la consommation en oxygène du myocarde.
Chaque inhibiteur calcique a, en fonction de son affinité pour certains canaux calciques et pour certains tissus, un effet prédominant auquel correspond une indication thérapeutique préférentielle :
Les dihydropyridines (DHP), désignées par une DCI[1] avec le suffixe « dipine » comme la nifédipine, présentent un tropisme vasculaire prépondérant car elles se fixent préférentiellement sur les canaux à l'état inactivé. Il en résulte un effet vasodilatateur artériel très puissant supérieur à celui des autres inhibiteurs calciques. Ils n'ont qu'une action peu marquée sur le myocarde et aucune sur le tissu de conduction. Leurs effets s'expriment donc principalement par une baisse de la pression artérielle. L'action vasodilatatrice s'accompagne d'un puissant effet préventif et curatif des spasmes artériels. Cette propriété est mise à profit dans les maladies liées au spasme des artères coronaires, cérébrales, interdigitales...
Les autres inhibiteurs de flux calcique, appartenant au groupe des benzothiazépines pour le diltiazem et aux phénylalkylamines pour le vérapamil, se fixent préférentiellement sur les canaux à l'état ouvert. Ainsi ces deux molécules possèdent un tropisme mixte, à la fois vasculaire et myocardique. Toutefois le vérapamil déprime davantage les fonctions chronotrope[2], dromotope[3] et inotrope[4] du myocarde que le diltiazem.