Fiche pratique - Pharmaco-thérapeutique - Inhibiteurs calciques

03. Pharmacocinétique

La pharmacocinétique des inhibiteurs calciques présente des caractéristiques communes (tableau 2) :

  • Résorption digestive importante et rapide ;

  • Pic plasmatique précoce (environ 1 à 2 heures) ;

  • Forte fixation protéique (en moyenne 90%) ;

  • Volume de distribution et clairance corporelle élevés ;

  • Métabolisme hépatique (impliquant le cytochrome P450) sans induction ou inhibition des enzymes hépatiques et entraînant pour les DHP la formation de métabolites inactifs à élimination rénale. Pour le vérapamil et le diltiazem, leur métabolisme hépatique conduit à la formation de nombreux métabolites actifs dont les principaux sont respectivement le norvérapamil et le N-déméthyl diltiazem.

  • Biodisponibilité faible (10 à 20%) en raison d'un effet de 1er passage hépatique important (sauf pour l'amlodipine) ;

  • Élimination essentiellement rénale (70%) et biliaire (20 à 25%) à l'exception de diltiazem, lacidipine et de nitrendipine, éliminés principalement par voie biliaire.

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Les inhibiteurs calciques présentent des demi-vies variables. L'amlodipine est la molécule qui se caractérise par la plus longue demi-vie (35 à 50 h) permettant une administration en une seule prise par jour. Au contraire, diltiazem et vérapamil ont des demi-vies courtes (4 à 8 h) de même que la nifédipine et la nicardipine (2 à 4 h). Pour pallier cet inconvénient et permettre leur administration en une seule prise par jour, des formes galéniques à libération prolongée ont été développées.

Les concentrations plasmatiques chez le sujet âgé et l'insuffisant hépatique sont en moyenne plus élevées, à doses égales. Chez l'insuffisant rénal, une réduction de la posologie ne s'imposera qu'en fonction de la réponse clinique.

Remarque

Le vérapamil (et d'autres antagonistes calciques) bloque la pompe d'efflux glycoprotéine P 170 (P-gp) responsable du transport de nombreux médicaments (notamment les anti-cancéreux) vers l'extérieur des cellules. Une augmentation de l'expression de la P-gp est à l'origine d'une résistance à la chimiothérapie. Il a été montré in vitro que le vérapamil entraîne une disparition partielle de cette résistance, mais cette propriété n'est pas actuellement utilisée en thérapeutique.

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