Macrolides et apparentés

D) Activité antibactérienne

1. Spectre d'action

Les macrolides possèdent un spectre relativement étroit et proche de celui des penicillines. Ils peuvent donc être une bonne alternative lorsqu'il y a des allergies aux pénicillines.

Les espèces sensibles sont :

  • Les cocci gram + : Staphylocoques (sauf Staphylococcus aureus methicilline resistant ; les staphylococcus ont une résistance acquise à l'erythromycine de 60 à 80%), streptocoques surtout Streptococcus pneumoniae : 40% sont devenus en France résistants aux macrolides.

  • Les cocci gram - : Neisseria gonorhoae et N. meningitidis ;

  • Bacilles gram + aérobies telles que : Listeria monocytogenes mais de plus en plus de résistances acquises ;

  • Quelques bacilles gram - : Pasteurella, Bordetella, Legionella penumophila, Haemophilus influenzae, Helicobacter pylori (responsables d'ulcères gastroduodénales).

  • Autres : certaines mycobactéries (Mycobacterium avium), espèces atypiques responsables d'infections respiratoires et génitales : Chlamydia pneumoniae, Chlamydia trachomatis, Mycoplasma pneumoniae, Ureaplasma urealyticum (bactérie opportuniste responsable d'uréthrites, pyélonéphrites), Treponema pallidum (responsable de la siphylis), Rickettsies

  • Parasites : Toxoplasma gondii : protozoaire responsable de la toxoplasmose et Pneumocystis carnii (champignon responsable de la pneumocystose).

2. Mécanisme d'action

Activité essentiellement bactériostatique et bactéricide à haute dose.

Ils se lient de manière forte à une poche de liaison de l'ARNr23S proche du centre de la peptidyltransférase par l'intermédiaire du sucre désosamine (par des liaisons hydrogènes entre adénine A2058 et adénine A2509 ; interactions electrostatiques entre le cation NH+Me2 et l'anion phosphate G2505), les groupements hydroxyle (liaisons hydrogènes entre les OH 7, 12 et 13 OH et les nucléotides).

Il existe une sélectivité d'action sur les procaryotes car dans les cellules eucaryotes le nucléotide en position 2058 est une guanine qui est plus large et qui n'ont pas les mêmes interactions avec les macrolides, il n'y a pas de blocage du tunnel de progression peptidique et donc pas d'inhibition de la synthèse protéique chez l'Homme.

3. Résistance aux macrolides

La résistance aux macrolides est naturelle pour la plupart des bactéries à gram négatif (notamment entérobactéries et Pseudomonas) du fait de leur imperméabilité membranaire. En effet à pH intracellulaire ces molécules sont ionisées.

Elle est acquise par divers moyens :

  • Altération du site de fixation : comme par exemple les Streptococci peuvent produire des ribosome méthylases. Chez S. pneumoniae cette enzyme diméthyle un seul site le nucélotide A2058 (sur le N-6) ;

  • Mutation et surexpression des pompes à efflux de macrolides (chez les Campylobacter jejuni and C. coli responsables de gastroentérites) ;

  • Inactivation chimique des macrolides comme par exemple phosphorylation ou glycosylation en position 2'-OH du sucre désosamine.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)