Les souffrances psychiques de l'adolescent : la place du pharmacien d'officine auprès du jeune (prévention, détection, orientation, suivi)

Les troubles du comportement alimentaire

L'anorexie mentale

  • Epidémiologie

    Cette maladie touche majoritairement les adolescentes, et les sportifs qui ont un désir d'entretenir une minceur excessive. Cela représente environ 1% des adolescentes en France, soit 30 à 40 000 jeunes filles (au 06/10/2010), et est la première cause de mortalité dans les services de psychiatrie (environ 10% des anorexiques en meurent). Le sexe ratio est d'environ neuf filles pour un garçon. On note deux pics de survenue de cette pathologie : en début de puberté (vers 12 – 13 ans), puis vers 18 – 20 ans.

  • Signes cliniques

    Le signe clinique le plus souvent rencontré est la perte de poids, ou un poids inférieur d'au moins 15% par rapport à la normale, notamment mis en évidence grâce au calcul de l'IMC (IMC : Indice de Masse Corporelle ; il est obtenu en divisant le poids en Kg, par la taille en mètres au carré. Le résultat moyen pour un adulte est d'environ 20, et pour l'enfant et l'adolescent, il existe des tables spécifiques). Un IMC normal est compris entre 18,5 et 25. Il est tolérable jusqu'à 16, et devient intolérable lorsqu'il atteint 13 (et nécessite une hospitalisation). Afin de maîtriser leur poids, les adolescents ont recours à différentes méthodes : certains se refuseront des aliments particuliers, qui ont la réputation de faire grossir ; d'autres se feront vomir, ou utiliseront des laxatifs afin de ne pas assimiler les aliments ingérés, ou des produits coupe-faim ou encore diurétiques; d'autres enfin pratiqueront une activité physique excessive, afin de dépenser les calories emmagasinées lors de la prise alimentaire. Chez les jeunes filles souffrant d'anorexie mentale, l'aménorrhée est quasiment toujours présente, et ce critère est un point d'appel pour détecter la maladie. Les anorexiques sont souvent des personnes hyperactives, sur le plan physique ou scolaire, voire les deux.

    Un jeune souffrant d'anorexie mentale est dans le déni de sa maladie ; il ne se rend pas compte qu'il est malade et refuse de l'admettre. L'image que lui reflète son corps n'est pas l'image réelle de celui-ci.

La boulimie

  • Epidémiologie

    La boulimie touche environ 1% de la population, comme l'anorexie, à raison de cinq à dix filles pour un garçon. Ce trouble du comportement alimentaire est très présent vers l'âge de 18 - 21 ans. La boulimie peut apparaître au cours d'une anorexie mentale, mais peut aussi s'installer de novo, souvent en lien direct à un traumatisme récent. Il existe une troisième forme de boulimie, que l'on peut qualifier de « maladie iatrogène » : elle fait suite au traitement d'une anorexie de type restrictive, ou bien d'une cure d'amaigrissement pour excès pondéral. Quoi qu'il en soit, près d'un tiers des cas conduira à une chronicisation de la maladie.

  • Signes cliniques

    La boulimie (ou boulimie nerveuse), est aussi un trouble du comportement alimentaire qui associe la peur de prendre du poids à des épisodes de perte totale de contrôle des prises alimentaires, que l'on appelle « crises boulimiques ». En dehors de toute sensation de faim, une personne boulimique ingère une grande quantité de nourriture, très rapidement, souvent seule, et adopte un comportement dit « d'élimination » pour éviter toute prise de poids. La crise est généralement précédée d'une tension importante et de signes de malaise. Après l'épisode compulsif, un mal-être corporel s'installe, avec une pesanteur abdominale. Puis un sentiment de culpabilité apparaît. Enfin, place est faite au comportement d'élimination, à type de vomissements provoqués, utilisation de laxatifs, diurétiques, coupes-faims, ou des périodes de jeûne prolongé.

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