AROMATHERAPIE

Autres activités (?) : quelques exemples

Troubles gynécologiques

Certaines huiles essentielles sont conseillées pour des activités d'ordre gynécologique. C'est le cas notamment de la sauge sclarée (Salvia sclarea L., Lamiacées - tiges fleuries) qui est parfois qualifiée d'"estrogen-like". Il convient de rappeler :

  • que cette activité n'a absolument pas été prouvée à des doses réalistes,

  • qu'une seule étude a été menée sur la dysménorrhée à partir d'un mélange d'huiles essentielles (sauge sclarée, lavande, rose pâle) qui s'est révélé faiblement actif plutôt par des propriétés antispasmodiques que par un effet hormonal.

On retrouve également mentionnées les huiles essentielles de sauge commune, de la lavande, du basilic (Ocimum basilicum L., Lamiacées - feuille), de la matricaire, du fenouil et de l'anis. Dans la plupart des cas, un éventuel effet est plutôt à rapprocher d'une activité antispasmodique ou d'un effet sur l'humeur. L'anéthole présent dans les huiles essentielles d'anis et de fenouil aurait un effet œstrogénique chez le rat, qui n'est pas prouvé chez l'homme.

L'usage de l'aromathérapie dans une pathologie comme la ménopause doit être suivi et validé par un praticien qualifié à même de "doser" le recours à l'aromathérapie et aux méthodes thérapeutiques conventionnelles.

Antifermentaire, probiotique

Cette activité est attribuée, par exemple, à l'huile essentielle de cardamome (Elettaria cardamomum (L.) Maton var. minuscula Burkill, Zingiberacées - graine) sans aucune documentation scientifique. Des propriétés gastroprotectrices et un effet sur la motilité intestinale sont confirmées pour la plante chez l'animal, mais l'huile essentielle n'est pas la seule responsable.

RemarqueUn problème persistant : la confusion activité de la plante / activité de l'huile essentielle

Dans certains cas, la raison principale de l'attribution d'une activité à une huile essentielle semble être une interprétation hâtive, voire erronée, de données scientifiques.

Quelques exemples de cas un peu troublants :

  • L'huile essentielle d'immortelle (Helichrysum italicum (Roth) G.Don, Asteracées - sommité fleurie) est souvent présentée comme anti-hématome et anti-inflammatoire. Des propriétés anti-inflammatoires ont réellement été rapportées pour des composés (une acétophénone et une α-pyrone de phloroglucinol) qui ne sont apparemment pas présents, en tout cas en quantité importante, dans l'huile essentielle.

  • Trois Asteracées proches, la matricaire (Matricaria recutita L.), la camomille romaine (Chamaemelum nobile (L.) All.) et l'achillée millefeuille (Achillea millefolium L. s.l.) sont toutes plus ou moins dotées de propriétés antispasmodiques et anti-inflammatoires, attribuées en tout ou partie à des composés non volatils. L'extension de ces activités à l'huile essentielle n'est possible que pour l'huile essentielle de matricaire (bisabolols et azulènes) à l'heure actuelle, hors les huiles essentielles des deux autres espèces sont fréquemment présentées comme actives.

  • Le cyprès (Cupressus sempervirens L., Cupressacées - cône) contient une huile essentielle, mais aussi des oligomères proanthocyanidoliques, polyphénols dont le caractère vasculoprotecteur (vitaminique P) est connu. L'huile essentielle est présentée comme décongestionnante au niveau veino-lymphatique, sans que cette activité soit documentée. Il peut là encore s'agir d'un "glissement" d'attribution d'activité d'extraits non volatils vers l'huile essentielle.

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