Infections à HSV 2
Primo-infections à HSV-2
L'herpès génital est principalement dû à l'HSV-2. Dans 2/3 des cas, la primo-infection est asymptomatique. Dans 1/3 des cas, elle est cliniquement parlante :
-
Présence de vésicules génitales regroupées en bouquets, douloureuses, inflammatoires.
-
Fièvre modérée et adénopathies inguinales viennent compléter le tableau.
Le tableau évolue en 10 à 15 jours, en l'absence de traitement.
Récurrences d'herpès génital
Après la primo-infection, le virus vont coloniser les ganglions sacrés où va s'établir la latence. Lors de récurrences, on pourra observer :
-
un herpès génital en général moins douloureux, moins étendu que lors de la primo-infection et évoluant sur 5 à 7 jours.
-
le risque de la latence de l'herpès 2 est liée à l'excrétion asymptomatique de virus : on parle de « contamination innocente ». Le patient excrète du virus sans aucun signe clinique qui pourrait l'alerter. Le risque de contamination de son partenaire sexuel est alors importante.
Herpès néo-natal
L'herpès néo-natal est directement lié à l'herpès génital maternel. Il peut survenir dans différentes situations que nous allons développer. L'herpès néo-natal touche 1 à 5 pour 10 000 grossesses chaque année en France. Quatre situations maternelles au moment de l'accouchement peuvent être à l'origine de cette infection :
-
Primo-infection génitale dans le mois précédant l’accouchement.
-
Cette situation est relativement rare mais assez simple à prendre en charge puisque la femme enceinte comme le clinicien sont alertés par les signes cliniques.
-
Le risque d'atteinte du nouveau-né est de 75%.
-
La confirmation virologique du diagnostic est impérative ainsi que la mise en place d'un traitement dont l'objectif est l'éradication virale au moment de l'accouchement.
-
-
Herpès génital récurrent avec des lésions. Comme précédemment, cette situation est simple à prendre en charge. Le risque d'atteinte de l'enfant est de 2 à 5%. En effet, l'enfant à naître est en partie protégé par les anticorps maternels dans la synthèse est réactivée lors des récurences.
-
Antécédents d'herpès génital sans lésion. Cette situation présente un risque important lié à l'excrétion silencieuse de virus lors d'une récurrence. Le risque d'atteinte de l'enfant est de 1/1000 naissances.
-
Femmes sans antécédent clinique et sans lésion. Cette situation est de loin la plus fréquente puisqu'elle représente les 2/3 des herpès neo-nataux.
Tableaux cliniques chez le nouveau-né.
Dans les 3 à 8 jours suivants la naissance, des lésions d'herpès apparaissent chez l'enfant dans un contexte fébrile. Les atteintes peuvent être localisées au niveau :
-
cutanéo-muqueux sous la forme d'une éruption vésiculaire inflammatoire et douloureuse souvent généralisée au visage mais pouvant aussi toucher l'ensemble du corps. Cette forme évolue simplement sous traitement.
-
oculaire sous la forme d'une kératite. Le pronostic visuel peut être engagé et la prise en charge par un spécialiste est obligatoire.
-
neurologiques avec une méningo-encéphalite. Les séquelles neurologiques peuvent subsister dans près de 70% des cas.
-
enfin, dans de rares cas, une infection herpétique disséminée peut être observée avec une atteinte cutanée importante associée à une atteinte polyviscérale (neurologique, hépatique, pulmonaire...). La mortalité de cette forme est importante.