Parasitoses internes

Trichinellose

Introduction

La trichinellose est une parasitose dont les responsables sont des nématodes vivipares de la famille des Trichinellidae (T. spiralis, T. pseudo-spiralis et T. britovi).

C'est une zoonose alimentaire majeure en France, où les contaminations sont le plus souvent consécutives à la consommation de viande mal cuite de porc, de sanglier ou de cheval.

Elle est donc particulièrement surveillée (prélèvement à l'abattoir et examen par le centre de référence de l'agence française de sécurité sanitaire, préalable à toute commercialisation), ce qui explique que les animaux d'élevages semblent moins touchés que les animaux sauvages, tel le sanglier.

Données épidémiologiques

La trichinellose est l'exemple type de parasitose alimentaire.

Les cas rapportés sont communautaires et épidémiques, rarement sporadiques. La trichinellose est donc plutôt une « infection de banquet », qu'une « infection individuelle ».

Un réseau de surveillance de cette parasitose existe en France, ce qui permet d'avoir des statistiques complètes des cas de parasitose, et de déterminer les foyers épidémiques.

On sait ainsi qu'en France, en croisant différentes sources de données, on arrive, sur une période s'étalant de 1981 à 2001, à une moyenne annuelle de deux cas sporadiques et 39 cas épidémiques (données INVS).

34 de ces cas ont menés à des hospitalisations.

Le taux de décès, parmi les cas confirmés, est très faible (0,8 %, correspondant à un décès en 1995).

Cycle de vie du parasite et transmission à l'homme

Les différentes espèces de Trichinella sont entre autres parasites des sangliers, porcs, chevaux et ours. Ces derniers se contaminent par ingestion de rongeurs.

La contamination débute par l'ingestion de viande mal cuite, elle-même hôte du parasite.

Au niveau intestinal, les larves deviennent adultes, qui vont émettre à leur tour des larves.

Ces dernières vont traverser la paroi intestinale, diffuser dans tout l'organisme et s'enkyster dans les muscles striés squelettiques.

La contamination de l'homme est uniquement alimentaire.

Signes cliniques

Les patients présentent des myalgies (douleurs musculaires) intenses, apparaissant quelques jours après le repas contaminant.

On peut aussi observer fièvre, diarrhées et œdèmes de la face.

Il peut y avoir des complications graves :

Complications neurologiques

Des cas d'hémiplégie (paralysie de la moitié du corps) et d'hémiparésie (paralysie légère avec diminution musculaire, de la moitié du corps) ont été observés.

Complications cardiaques

On peut observer des myocardites (inflammation du muscle cardiaque).

Diagnostic

D'un point de vue biologique, on observera une hyperéosinophilie (augmentation du nombre de polynucléaires éosinophiles dans le sang), accompagnée d'une élévation des marqueurs biologiques de souffrance musculaire.

Bien que la réalisation d'une sérologie soit la méthode de routine, une biopsie (prélèvement d'un morceau de muscle et examen anatomopathologique) musculaire, bien que plus rare, est souvent décisive dans le diagnostic d'une trichinellose. On pourra y observer, au bout d'un mois, des kystes.

Traitement

Il consiste à la prise pendant cinq à quinze jours d'albendazole.

Prophylaxie

Il faut bien prendre soin de cuire correctement les viandes.

De même, la conservation est aussi très importante : il est recommandé de congeler un certain temps la viande avant consommation.

Il est aussi nécessaire de sensibiliser les populations les plus exposées à ce risque. Autrement dit, les chasseurs et les amateurs de viande de cheval.

Enfin, comme cela a été mentionné précédemment, des contrôles sont réalisés en amont de la commercialisation de viande d'animaux d'élevage.

L'oxyurose en images

Trichinella spiralis dans de la chair d'ours
Larve de Trichinella spiralis
Larves de Trichinella spiralis enkystées dans un muscle

Références

Sources documentaires

[1] BOURÉE P., DAHANE N.. La trichinellose, une zoonose cosmopolite. OptionBio 443 (oct. 2010), 18-19.

[2] AFSSA. Fiche « maladies animales » : trichinellose. Juillet 2007.

[3] VAILLANT V., DE VALK H., BARON E.. Morbidité et mortalité dues aux maladies infectieuses d'origine alimentaire en France. INVS, 2004.

Crédit images

Librairie d'images de parasites du CDC. DPDx — CDC Parasitology Diagnostic Web Site (http://www.dpd.cdc.gov).

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