La maladie de Chagas

N°12 : Voyage en scooter

La brise du vent sur votre visage vous donne le sourire, vous prenez le temps d'apprécier les paysages, vous avez bien fait de saisir l'opportunité de découvrir du pays en scooter, le dépaysement est assuré. Mais vous avez vu la voiture sur votre droite? Non, malheureusement non. Vous percutez l'avant de cette voiture et faites un joli vol plané qui vous envoie dix mètres plus loin sur le chemin. Ensuite? Plus rien, vous perdez connaissance...

Lorsque vous vous réveillez, vous êtes allongé dans un lit d'hôpital, vous avez pas mal de plaies et une étrange douleur au bras. Normal, une aiguille y est plantée reliée à une poche de sang, on vous fait une transfusion sanguine. Vous appuyez sur le bip pour avoir des explications vous ne comprenez pas bien ce qui se passe.

Là un jeune médecin arrive et vous relate votre accident. Vous avez perdu beaucoup de sang. Votre esprit est toujours réactif quand il s'agit de la maladie de Chagas, vous savez qu'il y a des risques de l'avoir par transfusion sanguine. Vous lui demandez quelles sont les précautions usuelles dans ce type de cas.

Très pédagogue, le jeune médecin commence par vous expliquer que si un sujet est atteint de la maladie de Chagas, la forme amastigote infecte les cellules, celles-ci éclatent et libèrent des parasites qui retournent dans le sang. C'est là que la transfusion est dangereuse. D'ailleurs il est estimé à 20% le risque de contamination par transfusion d'un sang infecté à un sang sain dans les zones d'endémie comme ici au Brésil. Selon lui, apprécier biologiquement l'étendue de l'endémie chagasique est difficile car les signatures sérologiques indirectes sont assez aléatoires et la signature parasitologique directe repose sur un test fiable mais difficile à mettre en œuvre pour un dépistage de masse. Preuve en est ce tableau qu'il vous montre :

Efficacité des moyens diagnostiques au cours de l'infection chagasiqueInformationsInformations[1]

Il vous explique ensuite qu'en pratique, un dépistage est effectué sur chaque donneur par différentes techniques : Immunofluorescence indirecte, ou ELISA ou technique d'agglutination. Quoi qu'il en soit ces tests sont sensibles à 98% (et peuvent être positif à cause de leishmanioses et non de la maladie de Chagas). Pour obtenir une sensibilité proche de 100%, deux tests par deux techniques différentes sont effectués sur chaque donneur et il vous rassure en vous disant que c'est ce qui est justement arrivé au sang de votre donneur.

Il vous dit par ailleurs que des campagnes de dépistage ciblé ont lieu (et notamment en Europe) pour les personnes ayant fait un long voyage en Amérique du sud ou ayant immigré (Portugal et Espagne notamment). Une étude montre ainsi qu'en Allemagne par exemple, sur 100 latino-américains dépisté, 2% présentent une sérologie positive. [12][2]

Méthode

Après avoir noté ces explications vous vous rendormez fatigué par votre accident et votre traitement anti-douleur. Quand vous pouvez sortir enfin de l'hôpital, il ne vous reste plus qu'un jour de voyage. Vous décidez d'en savoir un peu plus sur la prévention et les façons d'endiguer la maladie de Chagas au niveau du Brésil et plus généralement au niveau de l'Amérique du sud. Vous prenez RDV avec le directeur d'un grand hôpital de Rio. Pour écouter ce qu'il à a vous dire, Rendez vous N°6.

  1. source : www.jle.com Paternité

  2. [12] Parasites et transfusions sanguines : Causes et conséquences – John Libbey Eurotext – Hématologie, volume 12 numéro 2 – Marie Hélène El Ghouzzi – 01/04/2006

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