Un groupe alkyle exerce bien un effet inducteur électrodonneur +I. Ceci vient de la faible électronégativité des atomes d’hydrogène (2,1) par rapport à celle du carbone (2,5), qui rapproche les électrons de la liaison C-H vers le carbone. Plus un groupe alkyke a de liaisons C-H sur un nombre restreint de carbone, plus le groupe est inducteur électrodonneur +I. Le tertiobutyle tBu possède un effet +I plus important que l’isopropyle iPr et que le méthyle Me.
Dans les alcynes, les carbones porteurs de la triple liaison sont hybridés « sp ». Dans le cas d'un alcyne « vrai » (carbone acétylénique lié à un atome d'hydrogène), la liaison C-H comporte 50% de caractère « s » et 50% de caractère « p ». Dans une orbitale « s », la densité électronique décroît rapidement quand on s'éloigne du noyau. Si on compare la liaison C-H « sp » d'un alcyne avec la liaison C-H « sp3 » d'un alcane (25% de caractère « s » et 75% de caractère « p »), on voit que les électrons de la liaison « sp » sont plus proches du noyau que ceux de la liaison « sp3 ». Le carbone « sp » est donc plus électronégatif que le carbone « sp3 » : la liaison C-H « sp » est plus polarisée que la liaison « sp3 » ; cette affirmation est confirmée expérimentalement : l'hydrogène d'un acétylénique vrai peut être arraché avec une base forte alors que cette réaction est impossible avec un alcane.